Dans un monde en vrac en partie disparu, une poignée d’enfants rescapés invente une existence épuisée et courageuse. Ils deviennent les usagers tout neufs des reliquats matériels, idéologiques et sociaux du monde des adultes qui les ont précédés. Petits sorciers simultanément solides et vulnérables de ce monde en lambeaux, il s’agit malgré tout pour chacun de l’habiter et d’y trouver des raisons d’espérer. Les lois qui régissent les interactions entre ces très jeunes vivants humains empruntent au pire et au meilleur.
Qui réunit bande dessinée, roman, théâtre, texte illustré, texte court, texte long, d’aujourd’hui ou vieux de plus de soixante ans, de cette sélection obscure et grave pourrait bien naître quand même la lumière mystérieuse que l’on tire du plaisir de la lire…
Pour tous à partir de 12 ans.
Le trésor de Julia Thévenot
Alors qu’il arpente une fois de plus les collines de la décharge, échappant de peu aux tiques et aux féross, Bo découvre un drôle d’objet parmi les détritus. Un gros tuyau gondolé qui semble rigoler, Tongonkongonk, quand on cogne son ongle dessus. Et si… Et s’il venait de trouver l’un des trézors tant convoités ?
Moi, Marthe et les autres d’Antoine Wauters
Dans un Paris dévasté par une catastrophe, un groupe de jeunes gens arpentent les rues, tentent de survivre en mangeant ce qu’ils trouvent, chantent des airs de John Holiways et fuient la violence de leurs ennemis en cherchant un ailleurs. Car ce monde en lambeaux, il s’agit malgré tout de l’habiter, de s’y vêtir et d’y trouver des raisons d’espérer. Comment tenir ? Comment trouver en soi de quoi réjouir la vie quand tout a sombré ? Ce sont les questions que se posent, avec humour et cruauté, les protagonistes de cette aventure.
Sirius, de Stéphane Servant
Alors que le monde se meurt, Avril, une jeune fille, tente tant bien que mal d’élever son petit frère, Kid. Réfugiés au coeur d’une forêt, ils se tiennent à l’écart des villes et de la folie des hommes… jusqu’au jour où le mystérieux passé d’Avril les jette brutalement sur la route. Pourchassés, il leur faut maintenant survivre dans cet univers livré au chaos et à la sauvagerie. Mais sur leur chemin, une rencontre va tout bouleverser : Sirius. Avec ce road trip post-apocalyptique, Stéphane Servant signe un grand roman d’aventure, brut et haletant.
Enfants de la forêt, de Béatrice Masini
Après l’explosion de la bombe atomique, des enfants tentent de survivre. Parqués dans un camp, La Base, ils n’ont rien pour se nourrir et sont livrés à eux-mêmes sous l’oeil d’inquiétantes caméras. Bientôt naît l’idée de s’enfuir… Un récit riche en questionnements : peut-on vivre sans passé ? Sans avenir ? Quel est le rôle de la mémoire ? Après la bombe, le monde peut-il recommencer ? Une histoire captivante au charme étrange, inquiétant et poétique.
Le puits, d’Ivan Repila
2 frères, le Grand et le Petit, sont prisonniers au fond d’un puits de terre, au milieu d’une forêt. Ils tentent de s’échapper, sans succès. Les loups, la soif, les pluies torrentielles : ils survivent à tous les dangers. A leurs côtés, un sac de victuailles donné par la mère, mais ils ont interdiction d’y toucher. Jour après jour, le Petit s’affaiblit. S’il doit sauver son frère, le Grand doit risquer sa vie. Le Petit sortira-t-il ? Le Grand survivra-t-il ? Comment surtout se sont-ils retrouvés là ? Le puits est un conte brutal à la fin cruelle et pleine d’espoir. Une fable sur l’amour fraternel, la survie et la vengeance.
>>› A partir de 14 ans
On nous appelait les mouches, de Davide Cali
Un certain futur, pas si lointain peut-être. Le monde civilisé n’existe plus. Des enfants survivent sur des montagnes de déchets, qu’ils trient inlassablement pour revendre aux plus grands ce qui semble monnayable. On les appelle les mouches. Parmi eux, une petite bande, à laquelle appartient Lizzy. C’est elle qui nous raconte comment un jour, l’un d’eux trouve un drôle d’objet dont on pense qu’il ne sert à rien. Les enfants, accompagnés de leur chef, partent pour Grand Bazar, la ville au-delà du désert, afin d’en savoir plus et qui sait, d’en tirer un bon prix…
Seuls, de Vehlmann et Gazzotti
Dans une ville dont les habitants ont mystérieusement disparu, cinq enfants vont devoir apprendre à se débrouiller… seuls.
En attendant le Petit Poucet, de Philippe Dorin
Il s’appelle Le Grand, elle s’appelle La Petite. Ils sont seuls au monde. Il ne leur reste plus qu’à se rencontrer, à s’inventer des fables. Pourquoi, le jour, les étoiles disparaissent ? Comment faire réapparaître le fantôme de leur mère ? Comment traverser des villes et frapper aux portes des maisons ? Ils sèment des cailloux sur les chemins et l’un d’entre eux les accompagne. Lorsqu’ils ont fait le tour du monde, ils s’interrogent. Comment donner un sens à leur histoire ?
Sa majesté des mouches, de William Golding
Après un accident d’avion, des collégiens britanniques se retrouvent seuls, sans adultes, sur une île du Pacifique. Obéissant à Ralph, le chef qu’ils ont élu, ils s’organisent pour survivre. Y parviendront-ils ? Si ce récit écrit pourtant il y a presque soixante dix ans n’avait pas perdu de son actualité, serait-ce parce qu’il ose nommer la sauvagerie universelle qui anime le vivant ?