Découvrir | L’Irlande, du livre au film : histoires sensibles et poétiques de l’île verte

En Irlande, on sait raconter des histoires !

Dans le cadre du festival Ciné O’Clock, du 11 au 15 juin, au cinéma Le Zola, laissez-vous porter par ces superbes adaptations cinématographiques d’œuvres irlandaises.

Des voix puissantes et inspirantes de la littérature irlandaise – celles de James Joyce, Samuel Beckett ou Edana O’Brien – ont enrichi encore cette tradition.
Une génération de cinéastes inspirés par cet héritage littéraire crée des films intimistes, poétiques et politiques où l’identité irlandaise occupe une place centrale.

Achill Head

 

Les œuvres de Lenny Abrahamson, par exemple, Garage (2007) et What Richard did (2012) témoignent d’une sensibilité typiquement irlandaise : des personnages silencieux, une atmosphère beckettienne où l’essentiel se joue dans l’attente.
Ce cinéma évoque les marges, les non-dits comme autant de prolongement de l’écriture minimaliste de Samuel Beckett.

Avec My left food (1989) et Au Nom du père (1993), Jim Sheridan adapte des récits autobiographiques mêlant narration intime, lutte sociale et politique. Profondément enraciné dans la réalité historique de l’Irlande, ses adaptations sont fidèles à des récits de témoignages poignants.

Les thèmes centraux de la littérature irlandaise – l’exil, la nostalgie et le retour impossible – sont abordés dans le film Brooklyn (2015) réalisé par John Crowley et adapté de Colm Toibin.
Le film retrace l’exil d’une jeune irlandaise à Brooklyn dans les années 50.

Dans une veine plus sociale, la trilogie de Barrytown de Roddy Doyle sera adaptée avec un très grand succès populaire : The Commitments (1991), The Snapper (1993) et The Van (1997).
Dans cette trilogie, on retrouve le spectacle des joutes verbales bien rythmées du théâtre traditionnel irlandais.

Dans la même tendance mais plus dramatique, le réalisateur John McDonagh réalise avec Calvary (2014) un film qui aurait pu être une pièce de théâtre tant ses dialogues sont ciselés.
Il y mêle humour noir et tragédie morale. Sa caméra capte la solitude de l’homme face à la communauté, aux croyances, au silence.

John Carney, quant à lui, s’inspire moins d’œuvres littéraires spécifiques que de l’esprit lyrique de la littérature irlandaise. Avec Once (2007) ou Sing Street (2016), il capture l’âme poétique de Dublin et la transforme en chansons, en récits initiatiques, en évocations nostalgiques de l’adolescence.

Dans un tout autre registre, la réalisatrice Kate Dolan, avec You are not my mother (2021) revisite les mythes celtiques et la tradition gothique. Elle montre comment le folklore littéraire et oral irlandais peut nourrir encore aujourd’hui un cinéma d’horreur intimiste et féminin, imprégné d’histoires de transmission de secrets et de mères disparues. 

Parmi les autrices contemporaines remarquées, Claire Keegan suscite un grand intérêt des cinéastes pour l’adaptation cinématographique. Sa nouvelle « les trois lumières a été adaptée au cinéma sous le titre de The quiet girl (2022) par Colm Bairead.
L’histoire : Une jeune fille est emmenée dans une ferme chez un couple parce que ses parents ne peuvent pas s’occuper d’elle pendant les grandes vacances.
Le film dilate le récit sans jamais perdre en intensité et rythme. Il réussit à conserver la concision, la simplicité et la profondeur émotionnelle de la nouvelle. L’adaptation met en avant la vie rurale irlandaise et les complexités des relations humaines.
Le réalisateur apporte un grand soin pour rendre l’atmosphère immersive de la nouvelle : une lumière toujours douce et intimiste, une bande sonore très discrète, les paysages naturels filmés avec beaucoup de détails. Tous ces dispositifs permettent un point de vue contemplatif et une identification avec cette jeune fille comme dans la nouvelle. Exilée, petit à petit elle devient familière à cette maison. Le jeu de la jeune actrice transmet subtilement les émotions complexes du personnage. Elle est timide, vulnérable comme exilée en elle-même, sans appartenance familiale. Mais pour la première fois, le couple qui l’accueille va porter un regard bien-veillant et tendre sur elle. Progressivement elle va s’épanouir et construire son individualité non encore explorée, jusque-là ignorée, comme endormie par l’indifférence de ces parents. Dans cette maison « sans secret » comme la lui présente la maîtresse de maison, elle va découvrir un secret bouleversant qu’elle abordera avec pudeur et délicatesse pour ne pas gêner ses hôtes. Un voyage hypersensible dans l’enfance fragile et délicate avec en filigrane cette singularité irlandaise.

 

Retrouvez deux autres adaptations de l’œuvre de Claire Keegan lors de la journée « Panorama Irlande », le samedi 14 juin au cinéma Le Zola.

Tout le programme du festival est disponible par ici !

 

Et pour continuer le voyage :

Une sélection de films britanniques à emprunter au 4ème étage de la Maison du livre, de l’image et du son !

Une sélection de films irlandais à emprunter au 4ème étage de la Maison du livre, de l’image et du son !

 

 

 

Voir aussi

Horaires | Découvrez ce qui change dans vos médiathèques à partir de septembre !

À partir de septembre, vos médiathèques adaptent leurs horaires pour améliorer votre accueil. Voici ce qui vous attend…