Découvrir | Sport et Cinéma : « Tom Foot » de Bo Widerberg

Cette année se tiendront à Paris les Jeux Olympiques d’été. C’est en écho à cette célébration internationale du sport que nous vous proposons de découvrir notre sélection de films jeunesse : sport et cinéma !

Si le cinéma est né en 1895, on peut dire que les jeux olympiques « renaissent » à Athènes en 1896. Vous trouverez dans notre sélection le film Les champions d’Olympie (2004), un documentaire sur les origines des jeux olympiques, avec de belles reconstitutions historiques et de vrais athlètes qui se prêtent au jeu des olympiades antiques.

 

Dans College (1927), Buster Keaton, vrai clown mais faux athlète, va se préparer pour les jeux olympiques, par amour pour une fille, avec son lot de péripéties, de rebondissements et de chutes.

Vous trouverez également des films issus de tous les âges du cinéma, qui ont su et savent toujours parler à des publics jeunes (mais pas seulement). Ils s’adressent à tous les amateurs de sport et de cinéma.

  • Du basket avec Michael Jordan, Bugs Bunny et Bill Murray réunis dans Space Jam (1996).
  • De la danse avec le film Ballerina (2016) ou bien avec Le grand saut (2012)
  • De l’alpinisme avec Entre ciel et terre (1961)
  • Du football avec Le ballon d’or (1994) ou avec Cro-Man (2018)
  • Des sports automobiles avec Turbo (2013)
  • De l’équitation avec la trilogie Flicka
  • Du rugby avec Astérix chez les Bretons (1986)
  • Du cyclisme avec Tour d’enfance (2005)

Venez découvrir cette sélection jeunesse énergique « sport et cinéma », au 4e étage de la Maison du livre, de l’image et du son !

Notre coup de cœur : Tom Foot de Bo Widerberg (1974)

Tom Foot, voilà un film qui devrait plaire à tout le monde. Un film qui parle à l’enfant et à l’adulte, à l’adolescent et aux grands-parents, au sportif comme au simple spectateur, à ceux qui aiment la chronique sociale comme à ceux qui préfèrent les contes de fées.

Le « tom-pouce » du titre du film, c’est Johan Bergman, un enfant de six ans et haut comme trois pommes, qui vit dans un quartier populaire, quelque part en Suède, dans les années 1970. C’est un enfant comme les autres, qui passe son temps à jouer au football, se rendant sourd aux cris de sa mère qui l’appelle depuis sa fenêtre pour qu’il rentre manger…
Un jour, Mackan, l’attaquant de l’équipe nationale de Suède, de passage dans la banlieue de Johan, va successivement rater son dribble sur l’enfant puis se faire humilier par ce dernier en se prenant un « petit pont ». Tout va basculer pour lui, cet évènement lui fera remettre en question toute sa carrière. C’est à partir du crépuscule de cet idole que le Fimpen (le gamin) va pouvoir réaliser son rêve : devenir lui-même, haut comme trois pommes et du haut de ses six ans, le meilleur attaquant du pays.

« À voir ce petit homme se jouer de défenseurs au gabarit imposant, on ne peut que le rapprocher de Lionel Messi, unique joueur à avoir su garder son âme d’enfant. »[1]

Il pourrait tout à fait faire siens les mots d’un certain Kylian Mbappé : Si t’es bon, t’es sur le terrain. Moi tu m’parles pas d’âge. À Johan, on ne parle ni d’âge, ni de taille. Son talent est indéniable. Lorsqu’il est sur le terrain, il se faufile jusqu’à la cage, et les imposantes carrures des défenseurs sont désœuvrées, lorsqu’un enfant de six ans leur passe entre les jambes avec le ballon collé aux pieds, pour foncer droit au but.

Ce film qui date de 1974 a encore beaucoup à nous apprendre, aux plus grands comme aux plus petits, sur le cinéma et sur la vie. Car finalement, même si personne de son âge n’aurait jamais pu rêver mieux pour vivre de sa passion, Johan peine à trouver sa place dans le monde des adultes. Le rythme de vie d’un footballeur professionnel, qui plus est quand il est célèbre, l’épuise énormément. Surtout, il prend conscience lui-même de ses lacunes : il ne sait pas faire ses lacets, il ne sait ni lire ni écrire. Et l’ironie du sort que nous joue ce film, c’est que Johan finit par préférer l’école et les jeux d’enfants, et par abandonner ce rêve qu’il avait touché du bout des pieds.

[1] Joue-la comme Bergman, Nicolas Azalbert, in Cahiers du cinéma n°765 avril 2020, p.54

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