Samedi 14 décembre, venez voir le dernier film d’Alexe Poukine en avant-première Sauve qui peut.
Ce film a reçu une Mention spéciale en compétition nationale au Festival international de cinéma Visions de Réel 2024 à Nyon et une Mention spéciale du Prix des bibliothèques au Festival du Cinéma du Réel à Paris ainsi que le Prix des Jeunes Ciné +.
Projection-rencontre avec la cinéaste et le Dr Baptiste Balança à 18h.
Dans un centre de formation, de vrai.es soignant.es et de faux patient.es simulent des consultations médicales. Le but de ces jeux de rôles est de développer les qualités humaines des thérapeutes. Mais l’idéal relationnel prôné en formation est-il applicable dans notre système hospitalier ? Et à quelles conditions peut-on rester bienveillant.es au sein d’une institution maltraitante ?
Alexe Poukine explore le milieu hospitalier et les symptômes d’une crise structurelle. Est-il possible d’être bienveillant dans un système maltraitant ?
Sans proposer de réponses autres que celles évoquées par ses propres protagonistes, Sauve qui peut met en lumière ces personnes à la fois puissantes et fragiles dont on a tant vanté la résilience, mais à qui on coupe sans cesse les ailes. Et au travers de cette plongée intense et sans fioritures, la volonté de pouvoir montrer, écouter pour mieux comprendre, pour mieux compatir, pour pouvoir enfin se mettre à la place de ces soignant⸱es qui côtoient la vie et la mort chaque jour et toujours continuent à aller de l’avant. (…) « On est dans une culture (de travail) où on ne peut pas montrer sa souffrance », constate avec dépit l’une des protagonistes. Et c’est là que ces exercices, captés par Alexe Poukine, sont essentiels. Avant d’agir, collectivement, avec et pour ces femmes et ces hommes qui donnent leur énergie et leur temps pour notre santé. Car pour lutter contre ce “système de maltraitance généralisée”, il n’y a que le collectif qui puisse fonctionner, au travers d’une prise de conscience sociétale du problème. Un édifice auquel ce documentaire compte bien ajouter sa pierre, avec une grande justesse. Kevin Giraud pour cinergie.be
Alexe Poukine aime à citer Mark Twain, pour qui « la réalité dépasse la fiction, car elle n’a pas à se soucier de vraisemblance ». Cela ne l’empêche pas de prendre ses distances avec le cinéma direct. Le dispositif mis en place dans Sauve qui peut illustre bien cette distance puisque le jeu, l’interchangeabilité des rôles (acteur-soignant-étudiant) permettent de mettre en lumière les violences qui se jouent à l’hôpital. La frontière entre le cinéma de fiction et le cinéma documentaire est la plupart du temps invisible dans les films d’Alexe Poukine.
Née en 1982, Alexe Poukine est réalisatrice et scénariste. Après avoir suivi des cours d’art dramatique, elle a étudié l’ethnologie, la réalisation documentaire puis l’écriture scénaristique. Petites morts, son film de fin d’études, a été sélectionné dans plusieurs festivals internationaux. Son premier long métrage documentaire, Dormir, dormir dans les pierres (2013) rencontre le même succès.
En 2019, elle réalise le film documentaire Sans frapper, où elle aborde la thématique du viol. Le film a été sélectionné dans plus de 80 festivals internationaux. Il a reçu le Prix du Jury du Long métrage le plus innovant de la Compétition Internationale du festival Visions du Réel, le prix du Meilleur Long-Métrage au festival Dei Popoli ainsi que de nombreuses autres récompenses. Son moyen métrage de fiction, Palma (2020), a lui aussi été sélectionné par de nombreux festivals.
Le Dr Balança, anesthésiste et maître de conférences à Lyon 1, est un des intervenants principaux de SimULyon, à la fois comme formateur, chercheur et responsable du développement de la simulation sur les hopitaux Lyon Est.
Pour aller plus loin, la filmographie d’Alexe Poukine sur Film documentaire.fr
Retrouvez les films d’Alexe Poukine disponibles en DVD dans les médiathèques.