Retour sur | Les Courts du Réel : “Robert Cahen, sculpteur du réel”, projections, exposition et rencontre, avec Rob Rombout

Samedi 23 novembre 2019 – Maison du livre, de l’image et du son

LES COURTS DU RÉEL, notre rendez-vous annuel consacré au Festival du film court

en résonance avec l’événement

ICI OU LÀ, LE VISAGE EST PAYSAGE : LES VOYAGES FILMÉS DE ROB ROMBOUT

à 14h30, la “Séance Compétition” qui, cette année, témoigne via cinq approches singulières d’une production contemporaine riche et diversifiée. Au cours de cette séance, le public est invité à voter pour le “Meilleur court documentaire 2019” .

à 17h, la “Séance Découverte”, qui propose au spectateur une promenade poétique entre réalité et imaginaire, un voyage filmique, une traversée de l’espace et du temps en compagnie de :

Robert Cahen, sculpteur du Réel

Compositeur de formation, chercheur dans l’équipe de Pierre Schaeffer, réalisateur et artiste vidéaste issu des frontières entre les arts, Robert Cahen est un pionnier de l’art vidéo.

© Philippe Lepeut

Son oeuvre, reconnaissable à sa manière si singulière de traiter les ralentis et à sa façon non moins personnelle d’explorer le son en relation avec l’image, s’intéresse en particulier aux questions de temporalités et notamment au rapport musique et temps, rythme et silence. Son oeuvre vidéographique a fait l’objet de nombreux prix internationaux.

Cette séance propose aux spectateurs de découvrir la diversité du réel appréhendé par l’auteur sous les formes variées que recouvrent l’art du sculpteur travaillant ses matériaux, images, sons, rythmes, réponses, fusions…

D’autres oeuvres de Robert Cahen sont à découvrir dans l’exposition Ici ou là, le visage est paysage

 

Karine

un film de Robert Cahen (1976 – 9 min), conception sonore de Robert Cahen et Michel Chion

Attentive, curieuse, songeuse, sensible, petite et grande déjà… Karine, photographiée de sa naissance à l’âge de 6 ans, grandit et se transforme sous nos yeux. Rythmées par des prises de vues au ralenti, les photos s’animent et prennent vie. De l’enfant, on retient son regard, l’apparition de sa féminité, sa manière d’être au monde et l’irréversible changement. Robert Cahen

Robert Cahen nous fait voir une apparition. Il la nomme Karine. C’est un nom de personne, c’est le titre d’une oeuvre. Cette oeuvre est un film : Karine. “Film” c’est la pellicule, la peau mince, la membrane. (…) A propos de Karine et de Robert Cahen, par Jean-Luc Nancy, texte sur un film aux Editions Yellow Now, 2019

Chili-Impressions

un carnet de voyage de Robert Cahen avec la collaboration d’Ermeline Le Mézo (1989 – 13 min), conception sonore de Ermeline Le Mézo

Chili-Impressions est le journal de voyage réalisé par Robert Cahen lors de son séjour au Chili en 1987. Comme les feuilles d’un carnet de papier se superposent, les images, en constante surimpression, semblent toujours surgir de derrière la mémoire : le vent, le fleuve, les rails, les emportent à la source de l’impression. Le voyage ne s’arrête jamais,  il remonte plus loin encore, jusqu’à l’exquise vibration de la sensibilité touchée par la simple puissance de quelques scènes éphémères qui disent soudainement le sens du lieu, du lieu de ce monde.

Voyage d’hiver 

un film de Robert Cahen (1993 – 18 min), conception sonore de Robert Cahen

De « cela a été » à « y sommes-nous allés ? » l’Antarctique abordé, observé, scruté, analysé, déplacé. Des questions sur la lecture du paysage, la lecture du mouvement : un voyage de la mémoire, au ralenti, comme “pour avoir le temps de savoir enfin” (Roland Barthes). (…) En 1992, j’écrivais à ce propos, “à m’imaginer ces lieux blancs, je crois pouvoir annoncer que mon travail sera, dans une certaine mesure, confronté à un minimalisme de la couleur. Je chercherai donc, en accord avec ce minimalisme, du blanc au blanc bleu, dans !a lumière du jour qui se lève, ou dans celle diffractée des nuages, à rythmer mon travail de prises de vues, et à organiser comme un peintre prépare sa couleur. Robert Cahen

L’Étreinte

Un film de Robert Cahen (2003 – 8 min), conception sonore de Francisco Ruiz de Infante

La lumière crée le mouvement. Le noir et blanc fonctionne dans ce film comme une matière révélatrice. Quelque chose se trame ici entre mort, amour et jouissance. Apparition-disparition, le rythme d’une respiration nous fait entendre le temps qui passe, qui lie et délie nos impressions.” (Robert Cahen)

 Plus loin que la nuit

Un film de Robert Cahen (2005 – 10 min) conception sore de Francisco Ruiz de Infante

Hanoï 2004, une femme se coiffe dans la nuit, un train passe entre des maisons, une foule se presse, se bouscule et travaille, un enfant oublié attend. Il est avant tout question ici de transport, de portage, de déplacement. Vélos, paquetages, camions se bousculent à l’image, la traversent, la passent. Un train comme fantôme qui semble ne jamais devoir arriver en quelque gare de Hanoï, qui perfore, absorbe, avale un espace urbain surpeuplé et confiné ; il se fait l’emblème de la tension quotidienne et de l’inattention habituelle des gens face à un ordre des choses qu’ils côtoient depuis leur nuit des temps. Philippe Avril

Sanaa, passages en noir

Un film de Robert Cahen (2007 – 7 min), musique extrait de « La Passion selon Saint-Jean » de J.S. Bach

La vidéo a été filmée à Sanaa, capitale du Yémen, où des femmes voilées de noir, passent dans une ruelle étroite. Le côté fugace mais répétitif de l’image retravaillée donne à la vidéo un caractère hypnotique que renforce le choix de la musique : un extrait de La Passion selon St Jean de Jean Sébastien Bach. Au -delà du travail sur la notion de passage, l’artiste met en scène un échange inattendu entre deux cultures.

Blind Song

Un film de Robert Cahen (2008 – 4 min) qui fait partie du projet Blink initié et coordonné par Terry Flaxton (Grande-Bretagne).

Petit morceau de vie dans une rue de Hô Chi MinhVille (Saigon), Vietnam.

 

à 18h15, Dialogue en cinéma avec Robert Cahen et Rob Rombout

Rencontre autour de la thématique  « Dialogue entre les arts, entre art vidéo et documentaire, les métamorphoses du réel”. 

Cliquer ici pour découvrir les autres rendez-vous avec Robert Cahen et son oeuvre dans le cadre de l’événement Ici ou là, le visage est paysage : les voyages filmés de Rob Rombout.

Les films proposés en Séance Compétition à14h30

Onside

un film de Elise Boutié et Nakita Lameiras Ah-Kite (2014 – 13 min)

Ce soir de championnat, les hommes d’Istanbul sont privés de stade et les tribunes (50 000 places) sont offertes gratuitement aux femmes et aux enfants. Ainsi en a décidé la fédération turque de football pour sanctionner les hooligans locaux. Match nul sur le terrain mais le spectacle est ailleurs. Tandis que les hommes rongent leur frein dans l’ombre en maugréant, les jeunes femmes rayonnent et exultent en pleine lumière.

Immobiles

un film de Béatrice Plumet (2015 – 38 min)

Béatrice Plumet demande à des gens qu’elle ne connait pas de rester entièrement immobiles devant sa caméra en fixant l’objectif. Des personnes âgées, des adolescents, un groupe de musiciens, des modèles d’artiste, un photographe et bien d’autres encore se prêtent à l’exercice et lui font part de leurs sensations. Où l’on apprend que retenir le temps, ce vieux rêve de l’homme, est chose bien difficile…

People Pebble

un film de Jivko Darakchiev (2016 – 18 min)

Un film en pellicule et en noir et blanc qui oscille entre expérimental et contemplation. Vision mobile et fragmentée d’un paysage minéral, quelque part en Angleterre et dans le Nord de la France, qu’arpentent des foules oisives. Du haut de son grand âge, le monde minéral semble faire peu de cas de cette marmaille qui grouille sur son dos…

Happy Today

un film de Giulio Tonincelli (2017 – 18 min)

Au nord de l’Ouganda, dans la région d’Acholi, vit Lagua Leo Patricia, sage-femme en devenir. Tirant son intitulé de ses prénoms – Lagua signifiant heureuse et Leo, aujourd’hui – Happy Today raconte l’histoire de cette jeune orpheline, étudiante dans un hôpital presbytérien. Récit lumineux à la première personne et en off, résonnant  au creux des paysages de cette région reculée comme entre les murs de l’école et de l’hôpital.

Eloge de la boîte à chaussures

un film de Vianney Lambert (2017 – 10 min)

Dans une boîte à chaussures trouvée dans une brocante, une photo dans un portefeuille, un carnet, une mèche de cheveux encore intacte, autant d’indices à partir desquels Vianney Lambert tente de reconstituer la petite et la grande histoire, celle d’un jeune photographe et celle de l’Algérie sous Pétain qui s’entremêlent singulièrement.

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