Retour sur | Nous vous en avons fait voir ! Le Mois du film documentaire et le Festival du film court de Villeurbanne, de 2000 à 2018

Visuel-Nous-allons-vous-en-faire-voir-Rouge-1-300x108Deux rendez-vous cinématographiques se tenant chaque année au mois de novembre à la MLIS et favorisant la rencontre des publics avec le cinéma documentaire, la diversité de ses formes d’expression, ses réalisateurs et ses producteurs, ainsi qu’avec le court métrage, lieu de recherches spécifiques pour l’écriture cinématographique.

Initiée en 2000 par l’association Images en bibliothèques, le Mois du film documentaire est une opération nationale destinée à promouvoir le cinéma documentaire et ses auteurs auprès du public, à mettre en valeur les collections de films documentaires offertes par les médiathèques et les lieux de diffusion culturelle.

La Vidéothèque de la Maison du livre, de l’image et du son participe chaque année, ce depuis la première édition, à cette grande manifestation.

http://www.moisdudoc.com

La Vidéothèque de la Maison du livre, de l’image et du son est également partenaire du Festival du film court de Villeurbanne depuis novembre 2002.

En effet, depuis cette date, elle établit chaque année une programmation spécifique de courts métrages en lien avec la manifestation nationale du Mois du film documentaire.

Ces rencontres entre festival local et manifestation nationale ont été riches de découvertes au fil des ans.

http://www.festcourt-villeurbanne.com/

Au cours des dix dernières années, de nombreux réalisateurs, producteurs, spécialistes divers ont été ainsi accueillis en novembre. Différents thèmes, formes cinématographiques ou encore approches du cinéma documentaire ont été abordés.

– 2000 : Mémoires du Chili, projections et rencontres avec les réalisateurs Carmen CastilloPatricio Guzman, et Philippe Dujardin, politologue

– 2001 : Orson Welles documentariste, projections et rencontres avec le réalisateur et scénariste Christophe Cognet, et François Thomas, collaborateur de la revue Positif.

– 2002 : Projections et rencontres avec quatre réalisateurs Stéphane Elmadjian, Mathieu Doll, Seb Coupy et Jean-Michel Touzin, qui voyagent entre les diverses formes de cinéma que sont le documentaire, l’expérimental et la fiction. Première collaboration avec le Festival du film court de Villeurbanne autour de Stéphane Elmadjian, courts métrages.

2003 : Rencontre avec Christophe de Ponfilly. Ecrivain, Grand Reporter, documentariste, Christophe de Ponfilly n’a jamais cessé de nous ouvrir les yeux sur notre monde : le travail, l’engagement, la société, la guerre…et surtout l’Afghanistan, le pays qui l’a bouleversé. Une  partie des projections s’est donc concentrée autour de cette thématique : Massoud et la délégation de l’espoir, Poussières de guerre, Vies clandestines, Nos années afghanes et puis bien sûr Massoud, l’Afghan. Ces trois jours de projections se sont achevés par une belle rencontre avec Christophe de Ponfilly. Seconde collaboration avec le Festival du film court de Villeurbanne autour de Jacques Mitsch, courts métrages.

– 2004 : A propos de Canton la Chinoise, projections de courts et longs métrages et rencontres avec leurs réalisateurs, Robert Cahen et Rob Rombout. Rétrospective des œuvres de ces deux cinéastes au style profondément affirmé ayant décidé de travailler ensemble sur un film, Canton la Chinoise, pour tenter de saisir quelque chose d’une ville tentaculaire, sans limites, chaotique.

– 2005 : Interroger sa propre Histoire, projections de courts et longs métrages et rencontres avec leurs réalisatrices, productrices, monteuses… Agnès Bert, Joële van Effenterre, Esther Hoffenberg et Mariana Otero. Pourquoi filmer son histoire personnelle et ses proches ? Est-ce un désir, une nécessité ? Quelle place le spectateur a-t-il alors entre l’intime, l’universel et l’Histoire ? Retour vers le néolithique, projection et rencontre avec Jacques Mitsch, ou comment tenter de vivre comme il y a cinq mille ans pendant trois semaines.

– 2006 : Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés, projection et rencontre autour du film de Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil. Rencontre avec Philippe Davezies, enseignant-chercheur en médecine et santé du travail. Le cinéma peut-il libérer la parole ?  Rencontres avec de jeunes réalisateurs du Master de réalisation documentaire de Lussas et avec les réalisateurs de la collection Mythologie(s) de mon voisin autour du court métrage documentaire et la nouvelle écriture.

– 2007 : Les yeux à la bouche ou les Promenades culinaires de Paul Lacoste, projections de courts et longs métrages de L’invention de la cuisine et Un an dans les vignes de Paul Lacoste. Rencontre avec le cinéaste accompagné par Michel Troisgros, grand chef cuisinier et Pierre Grison, auteur et chroniqueur gastronomique. Qu’est-ce que la passion pour la cuisine et comment parler de celle-ci ? Pourquoi vouloir transcrire la passion pour la cuisine d’un grand chef et comment le faire lorsqu’on est auteur et cinéaste ?

– 2008 : Entre nous et ce jardin, projections de courts et longs métrages de la série D’un jardin l’autre et rencontre avec Sylvaine Dampierre, cinéaste, Bernard Gomez, photographe et réalisateur, Dominique Louise Pélegrin, écrivain et journaliste. Projection de Guerre et paix dans le potager et rencontre avec Sylvain Garassus, assistant et caméraman. Atelier en partenariat avec l’association Naturama dans le cadre de la séance mensuelle de cinéma jeune public A Voir les enfants ! Oui ! Mais quoi ?

2009 : La bourse ou la vie ?, projections de courts et longs métrages, rencontres avec Marie-Monique Robin, Jérôme Polidor, Vincent Gaillard et Jean-Michel Rodrigo, cinéastes. Le cinéma documentaire a dessiné ces dix dernières années nombre de portraits, véritables visages de la mondialisation, en explorant ses différentes dimensions. Beaucoup de ces films, aux chemins et regards pourtant si différents et originaux, témoignent d’un même constat : la mondialisation telle qu’elle s’est élaborée a placé le profit et la dimension économique au-dessus de toutes les autres, y compris la valeur même de la vie. Cette édition a permis la mise en valeur du travail d’auteurs qui s’inscrivent dans la production et la distribution indépendantes ou alternatives, en associations ou coopératives, ou encore en auto-production individuelle. Rencontres avec Seb Coupy, documentariste, Bertrand Larrieu, compositeur et ingénieur du son, et La Famille Digitale, collectif d’auteurs de cinéma documentaire et éditeur associatif et indépendant.

– 2010 : Quelle ville pour demain ?, projections de courts et longs métrages et rencontre avec Sylvain Allemand, journaliste et essayiste, Richard Copans, cinéaste, Caroline de Saint-Pierre, anthropologue et Olivier Segard, cinéaste. Depuis 1950, les villes ont absorbé près des deux tiers de l’augmentation de la population mondiale. En 2025, 60% de celle-ci devrait vivre en milieu urbain, contre un peu moins de la moitié aujourd’hui. De la ville nouvelle à la “ville réseaux”, du grand ensemble à l’espace pavillonnaire, de la rue au périphérique, de l’urbain au péri-urbain, nos villes sont en constante mutation. Regards de cinéastes et points de vue de spécialistes des questions urbaines placent la ville au cœur du débat de société. Avec des longs métrages mais aussi des courts, en lien avec le Festival du film court de Villeurbanne.

– 2011 : A.R.W. ou l’art de n’être rien, projection, rencontre et exposition autour de l’essai filmique A.R.W. ou l’art de n’être rien, réalisé par Mathieu Doll en 2009 consacré à Robert Walser, écrivain et poète suisse allemand à la plume dansante, promeneur sensible aux secousses de son temps. Rencontre avec Mathieu Doll, cinéaste, Peter Utz, professeur de littérature allemande à l’Université de Lausanne et spécialiste de l’oeuvre de Robert Walser, Marlyse Pietri, fondatrice des Editions Zoé à qui l’on doit la lecture en français des oeuvres de Robert Walser. Exposition de fac-similés prêtés pour la soirée par Reto Sorg et le Centre Robert Walser de Berne. / Court et documentaire, la traversée du miroir, une programmation en deux séances au coeur axé sur sur le court métrage et l’interrogation du Réel, présentée par Seb Coupy, cinéaste. Il était une fois toi, moi, nous, eux, le visible et l’invisible… une première séance consacrée à des œuvres cinématographiques qui ont fait date avec Maurice Pialat, Artavazd Pelechian, Herz Frank, Thierry Knauff, Olivier Smolders, Chris Marker… Court métrage documentaire : séance compétition, une deuxième séance, reflet de la vitalité actuelle du cinéma documentaire, organisée en compétition et permettant au public d’élire la Meilleure création court métrage documentaire, dans le cadre de la 32e édition du Festival. Le prix honorifique 2011 a ainsi été décerné à Neighborhood d’Alain Della Negra et Kaori Kinoshita (Capricci Films, 2005, 17mn).

-2012 : Tant qu’il y aura des femmes…, projections, rencontre. Au cours du siècle dernier, les conditions et les droits des femmes ont progressé à grands pas. Aujourd’hui, l’égalité entre les hommes et les femmes est présente dans les esprits. Alors, est-il encore besoin d’en parler ? Rencontre avec Brigitte Chevet, cinéaste documentariste, auteur entre autres de Femmes au volant (2010), Agnès Poirier, cinéaste documentariste qui a notamment réalisé Bienvenue dans la vraie vie des femmes (2009) et Christine Détrez, sociologue. / La première partie consacrée au court-métrage s’est intéressée cette année à la Poétique de l’est : des courts d’Artavazd Pelechian, de Viktor Semenjuk, Sergueï Loznitsa et Temirbek Birnazarov. La deuxième séance : Court métrage du réel, projection, rencontre, compétition a permis de décerner le prix honorifique à La Femme seule de Brahim Fritah (2004, 22 mn).

-2013 : De Tchernobyl à Fukushima, le visible et l’invisible, projections, rencontre avec Alain de Halleux. Après un diplôme d’ingénieur en chimie nucléaire, Alain de Halleux ” se rend compte que la science ne propose qu’une interprétation de la réalité, essentiellement quantitative. Saisir une caméra lui semble être une meilleure manière de comprendre le monde “. Il se consacre alors durant six ans à la réalisation de films sur la question nucléaire, diffusés et primés internationalement. Projections de Chernobyl 4 ever (2011), R.A.S., nucléaire rien à signaler (2009), Welcome to Fukushima (2013). Rencontre avec Alain de Halleux sur le thème : L’atome a la vie longue, l’homme aurait-il la mémoire courte ? / Les Courts du réel : ciné-rencontre avec Seb Coupy, cinéaste documentariste lyonnais. Une après-midi dédiée au film court documentaire de création. Première partie Séance découverte : projection de Muet comme une carpe, de Boris Lehman (1987), Tôt le dimanche, de Murat Mamedov (1988), L’An 2008, de Martin Le Chevallier (2010). Seconde partie, Séance compétition : Manque de preuves, de Hayoun Kwon (2011), Yvette, de Marie Bassole et Ferdinand Bassolo, Il Capo, de Yuri Ancarani, Nos jours, absolument, doivent être illuminés, de Jean-Gabriel Periot (2011) et Libro Nero, de Daniela de Felice, qui a remporté le prix honorifique de la meilleure création documentaire.

-2014 : Gare du Nord avec Claire Simon, ciné-rencontre-expérience trans media. Projections de deux films, Gare du Nord (2013) et Géographie humaine (2013), Rencontre avec Claire Simon, animée par le réalisateur lyonnais Seb Coupy, et navigation dans le webdoc Gare du Nord, un voyage en ligne. Durant plusieurs années, Claire Simon, réalisatrice de Récréations, Coûte que coûte ou encore des Bureaux de Dieu, a arpenté les couloirs de la gare du Nord avec quelques acolytes, un cahier, un stylo, un magnéto, puis une caméra. Elle en a tiré la matière foisonnante d’un film documentaire, d’un long métrage de fiction avec Nicole Garcia et Reda Kateb, ainsi qu’un webdoc qui propose une expérience où réalité et fiction ne cherchent pas à se démêler. La gare, comme le réel, excède le film continuellement, et apparaît comme telle dans les deux films et ça, c’est ce qui m’intéresse. Dans le documentaire les gens disparaissaient après quelques mots qui me laissaient deviner leur histoire et dans la fiction, j’ai pu retenir et déployer les histoires des gens qui ont maintenant disparu de la gare. Claire Simon / Les Courts du réel, séance ciné-découverte : dans le cadre du Festival du film court de Villeurbanne, une séance ciné-découverte consacrée au centenaire de la Grand Guerre qui mêle étroitement fiction et réalité. Projections de La Bibliothécaire, de Sandrine Ergasse (2008 – 25’), De si près, de Rémi Durin (2009-13’), Face, de Christophe Deram (2011-20’), Le jour de gloire, de Bruno Collet (2007-7’) et Le puits, de Gabriel Le Bomin (2001-13’). Les Courts du Réel, séance compétition : Arekara – la vie après, de Momoke Seto (2013-16′-France), Ce qui reste, de F. Daub et et A. Grâfenstein (2008-13′-Allemagne), Être vivant, de Emmanuel Gras (2013-17′-France), La lampe au beurre de yak, de Hu Wai (2013-15′-France), Peter in Radioland, de Johanna Wagner (2011-10′-Écosse). Le prix honorifique de la meilleure création documentaire a été remporté cette année par deux réalisateurs arrivés ex-æquo : Emmanuel ras pour Être vivant et Hu Wai pour La Lampe au beurre de Yak.

-2015 : Itinéraires. Projections et rencontre avec Laurent Hasse, réalisateur. Projection de deux films : Le bonheur…terre promise, un film documentaire marché et réalisé par Laurent Hasse en 2011, et Toute ma vie, j’ai rêvé..., un film documentaire écrit et réalisé par Christophe Otzenberger en 2014. L’idée de départ du film de Laurent Hasse est simple, elle consiste à effectuer une traversée de la France, seul et à pied, avec pour tout bagage une caméra. Il a décidé de suivre le tracé de la “Méridienne verte”, ligne imaginaire et symbolique qui traverse le pays de la frontière espagnole à la mer du Nord. Une seule et même notion habite son expédition : une réflexion sur le bonheur et le sens de la vie. Le film se veut donc un carnet de bord dont l’échange sera l’oxygène, une chronique de voyage fascinée par les propos et les visages des gens ordinaires. Il souffle sur ce projet un agréable parfum de liberté : la photographie intime et subjective du pays où je renais. (…) Laurent Hasse. Le film de Christophe Otzenberger, Toute ma vie, j’ai rêvé…, est un road movie décalé qui traverse des paysages physiques et mentaux. Christophe Otzenberger veut titiller nos rêves et nos désirs engourdis. Lorsque la vie est trop vache et ne nous laisse pas le choix, nos rêves de grands enfants en disent peut-être plus sur nous que nos actes. Pour en avoir le coeur net, il transforme une vieille caravane en mini-studio de cinéma, part sillonner la côte d’Opale et propose aux gens de venir discuter avec lui, dans le bric-à-brac de son studio ambulant. Il veut causer avec eux de la vie. Pas de la vie qu’on vit. Enfin pas seulement. Il propose de raconter la vie qu’on aurait tant aimé vivre. / Les Courts du réel, séance ciné-découverte : dans le cadre du Festival du film court de Villeurbanne, une séance hommage à Johan Van Der Keuken, au travers de quatre films réalisés au début de sa carrière. Projections de L’enfant aveugle (1964 – 22 min), Quatre murs (1965 – 22 min), La leçon de lecture (1973 – 10 min) et Les vacances du cinéaste ( 1974 – 39 mn). Les Courts du réel, séance compétition : La bouquinerie, d’Arnaud Féret et Vincent Gassin (2009 – 24 min), Le Guet de Perig Villerbu (2012 – 28 min), Extérieur rue d’Anne Closset et Carmen Principal (2009 – 40 min) et Où est passé le 14 juillet ? de Nathalie Latham ( 2006 – 23 min). Le prix honorifique de la meilleure création documentaire a été remporté cette année par Nathalie Latham pour Où est passé le 14 juillet ?

-2016 : Entendez-vous dans nos campagnes notre urgence agricole ? Projections de quatre films documentaires, quatre écritures cinématographiques singulières et citoyennes qui nous informent très clairement et nous invitent à réagir dès maintenant ! Suivies d’une rencontre avec Arnaud Brugier, Jean-Christophe Lamy et Aurélie Trouvé. Small is beautiful…c’est par où demain ? (2010), réalisé par Agnès Fouilleux. Les petites fermes polyvalentes et autonomes des paysans d’hier ont laissé la place à d’immenses “exploitations” qui portent bien leur nom… Pourquoi, comment et au profit de qui la production agricole s’est-elle industrialisée au point de désertifier les campagnes, d’empoisonner l’eau et les sols, de mettre à mal la biodiversité, de confisquer les semences et d’affamer des millions de paysans et de personnes dans le monde ? Des Abeilles et des hommes (2013), de Markus Imhoof  : Arrivée sur Terre 60 millions d’années avant l’homme, l’abeille à miel est aussi indispensable à notre économie qu’à notre survie. 80% des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, pas de pollinisation, donc pratiquement plus de fruits, ni légumes. Or, entre 50 et 90% des abeilles ont disparu depuis quinze ans…Et si les abeilles disparaissaient ! Les Petits gars de la campagne (2014), d’Arnaud Brugier : En cinquante ans, l’agriculture française a changé du tout au tout. Une transformation radicale inédite dans l’histoire qui entraîna de profondes mutations économiques, sociales et environnementales. Derrière cette révolution restée silencieuse, il y a la PAC, la Politique Agricole Commune dont tout le monde a entendu parler sans la connaître vraiment. Elle a pourtant bouleversé la vie de millions d’individus en modelant leur alimentation, leurs paysages, leur quotidien. Les Liberterres (2015), de Jean-Christophe Lamy et Paul-Jean Vranken : ce film dresse le portrait de quatre agriculteurs du XXIe siècle, rebelles, passionnés et visionnaires. Ils exercent leur métier en Belgique, en Italie, en Autriche et en Afrique, mais ils parlent une même langue : celle de la terre en liberté. Au départ, il y a l’indignation d’un constat sans appel : non seulement le modèle agroalimentaire dominant est nocif pour l’homme et l’environnement, mais en plus, il ne vient pas à bout de la faim dans le monde. Leur chemin de rébellion les a conduits à expérimenter avec succès de nouveaux modes de cultures, s’appuyant sur le « vivant » et les connaissances scientifiques les plus pointues. Témoignage incarné qu’un autre modèle est possible, ce film documentaire, aux images magnifiques, est source de confiance en l’avenir ! La rencontre : Arnaud Brugier baigne depuis 1998 dans la production audiovisuelle et cinématographique en milieu associatif, participant à plusieurs films en écrivant scénarios et voix-off. En 2003, il réalise son premier film, Ça sent le roussi, sur le thème toujours brûlant des incendies en zone méditerranéenne. Achevé en 2007 et primé à plusieurs reprises dans de nombreux festivals, ce premier film a emmené Arnaud Brugier vers la réalisation du second, Les petits gars de la campagne. Jean-Christophe Lamy est réalisateur, journaliste et producteur. Il s’intéresse depuis plus de 20 ans à la problématique de l’alimentation dans le contexte de l’agriculture durable et de la protection de l’environnement. Auteur de plusieurs films sur ces sujets, il a fondé, avec Paul-Jean Vranken, kOan Production, une association sans but lucratif dédiée à la production indépendante de films documentaires. Aurélie Trouvé est ingénieur agronome, maître de conférences en économie et spécialiste des questions agricoles et alimentaires. Elle a été coprésidente d’Attac France de 2006 à 2012 et en a été élue nouvelle porte-parole pour trois ans en 2016 aux côtés de Dominique Plihon. Elle est auteur de plusieurs livres et en particulier de Le business est dans le pré, Les dérives de l’industrie agroalimentaire, publié aux Éditions Fayard en 2015. / Les Courts du réel, séance ciné-découverte : dans le cadre du Festival du film court de Villeurbanne, Quatre films de la série Portraits d’Alain Cavalier (Caméra One 1986 – 1991). « Au commencement, il y eut une rencontre : intrigué, en rentrant chez lui, à Paris, par un atelier allumé tard dans la nuit, Alain Cavalier se décide un jour à en pousser la  porte. Il fait ainsi la connaissance d’une matelassière, qu’il revient filmer peu après, accomplissant les gestes de son métier tout en livrant des bribes de sa vie. Ensuite, il y  aura La fileuse, L’orangère, La rémouleuse… au total vingt-quatre portraits de femmes exerçant ces petits métiers de Paris en voie d’extinction, par lequel Alain Cavalier, artisan de cinéma, semble revenu à la source de son art (et métier) de cinéaste, celui d’enregistrer le réel et le frémissement de la vie. » (Ciné-Club de Caen). Les films projetés : La repasseuse (1986, 11 min), La bistrote (1987, 11 min), La dame-lavabo (1988, 11 min), La gaveuse (1991, 13 min). Programme compétition, spécial « Master 2 documentaire de création » organisé entre l’Université de Grenoble Alpes et l’École documentaire de l’association Ardèche Images à Lussas. En présence de Boris Chomon et Julien Huger, réalisateurs. Fondé sur le partenariat entre l’Université Grenoble Alpes et l’École documentaire de Lussas (Ardèche), le « Master 2 documentaire de création », destiné à sensibiliser les futurs réalisateurs aux enjeux formels et éthiques de leur pratique artistique tout en leur assurant une autonomie dans l’usage des outils, allie l’enseignement théorique à une « pratique » d’école de cinéma. Chaque année, les étudiants y poursuivent, tout au long de l’année, l’écriture d’un projet de film destiné à être réalisé et produit après la formation. En vivant ensemble pendant un an dans le village de Lussas, en partageant et en confrontant les pratiques comme les points de vue  ainsi que l’expérience, la singularité des regards peut s’affirmer, se conjuguer. Cette séance présente cinq courts métrages documentaires réalisés par de jeunes réalisateurs en formation entre 2010 et 2014, sur lesquels le public est invité à se prononcer pour le « Prix honorifique du meilleur court du Réel 2016 ». Projections de La Virada (2010, 23 min), film de Lionel Rossini, Calme relatif (2012, 15 min) de Sarah Srage, A ciel ouvert (2013, 18 min) de Boris Chomon, On dansera sur nos tombes (2013, 14 min) et En équilibre ( 2014, 9 min) de Anna Rok. Le Prix honorifique a cette année été décerné à Julien Huger, pour son film On dansera sur nos tombes (2013, 14 min), portrait d’une usine désaffectée à travers ses usages passés, présents et à venir…

2017 : La Sociale. Projection du film de Gilles Perret suivie d’une rencontre avec Frédéric Pierru, sociologue spécialiste des questions de santé et intervenant dans le film, et Stéphane Perriot, chef monteur. En 1945, les ordonnances promulguant les champs d’application de la Sécurité Sociale étaient votées par le Gouvernement provisoire de la République. Elles prenaient origine dans le programme du Conseil National de la Résistance. Un vieux rêve séculaire émanant des peuples à vouloir vivre sans l’angoisse du lendemain voyait enfin le jour. Le principal bâtisseur de cet édifice des plus humanistes qui soit se nommait Ambroise Croizat. Qui le sait et s’en souvient aujourd’hui ? 70 ans plus tard, il est donc temps pour le réalisateur Gilles Perret de raconter la belle histoire de la “Sécu”. Le film réunit différents experts qui reviennent sur son histoire chaotique et font état de son évolution dans une société de plus en plus mondialisée. / Les Courts du réel, séance ciné-découverte : dans le cadre du Festival du film court de Villeurbanne, projection de trois films documentaires du cinéaste ukrainien Sergei Loznitsa, L’Attente (2000, 25 min), Portrait (2002, 28 min), L’Usine (2004, 30 min). Aussi attentif au son qu’à l’image, Sergei Loznitsa sait faire accéder ceux qui acceptent le rythme de ses films à un état où le rêve, l’émotion et la pensée circulent librement. Ne comportant ni musique, ni voix off, stoppant toute idée de commentaire, qu’il soit verbal ou musical, induisant ainsi un tout autre son cinématographique, l’oeuvre de Sergei Loznitsa nous invite à nous tenir là, face à la globalité visuelle et sonore du paysage. Les Courts du réel, séance compétition : quatre films en compétition sont présentés cette année… El Camino del viento (2013, Colombie, 13 min), de Diana Marcela Torres Llanten, nous entraîne sur un long chemin avec deux enfants de cinq et neuf ans qui se rendent quotidiennement à l’école située très loin de chez eux. Quelque chose des hommes (2015, France, 28 min) dans lequel Stéphane Mercurio, femme cinéaste, nous propose un film impressionniste fait de corps et de gestes, de récits de la relation des hommes à la paternité et à la filiation. Clément Sirgue, un batelier nouvelle génération (2015, France, 26 min), de Elise Charbey, nous emmène sur les eaux douces de la Loire. Miramen (2011, France, 22 min) : Khristine Gillard et Marco Rebuttini filment leur vision de la Camargue. Le prix honorifique du meilleur court métrage documentaire 2017 a été décerné au film de Stéphane Mercurio Quelque chose des hommes.

2018 : De l’intime à l’universel : le geste documentaire comme expérience artistique. Carte blanche à Patrick Leboutte.

Patrick Leboutte est écrivain, essayiste, penseur du cinéma. « Partir, au plus loin comme au plus proche, enregistrer d’autres gestes, d’autres corps, […] puis revenir ensuite pour transmettre cette expérience du monde aux spectateurs : ce mouvement définit traditionnellement la vocation du cinéma documentaire, art de rendre compte de la réalité à partir de la réalité même, sans artifices. Pour ma part, j’attends davantage du cinéma : qu’il ne se contente pas de filmer le monde tel qu’il serait, mais qu’il fasse voir au-delà […] qu’il l’interroge, l’interprète, le mette en forme, le reconstruise, m’offrant de me situer personnellement face à lui. »  Patrick Leboutte

Intervention suivie de deux projections : Héligonka, film de Yann le Masson (France, 1984, 26 min). « Caméraman d’exception et par ailleurs marinier, Yann Le Masson est une légende du cinéma documentaire direct dont chaque film balisa l’histoire du geste documentaire.» Patrick Leboutte.

Puis projection du film de Rosine Mbakam, Les deux Visages d’une femme Bamiléké (Belgique/Cameroun, 2016, 86 min). « Le film de cette jeune cinéaste est une merveille qui frappe par la densité de l’émotion qui se dégage des salles en fin de projection. » Patrick Leboutte

Les Courts du réel, séance ciné-découverte : dans le cadre du Festival du film court de Villeurbanne, Le vrai du faux. La fiction et le documentaire ont développé chacun leur langage, leurs codes, tant et si bien qu’il est généralement aisé de les distinguer. Pourtant, peu à peu, l’un s’inspire de l’autre et inversement, et il faut parfois avoir le regard aiguisé pour démêler le vrai du faux. Un programme pour entraîner son regard et s’amuser avec les réalisateurs. Projections de The Centrifuge Brain Project (Till Nowak – Allemagne, 2011 – 7 min), Le skate moderne (Antoine Besse – France, 2014 – 7 min), Samsung Galaxy (Romain Champalaune – France, 2015 – 7 min), The Girl chewing gum (John Smith – Grande-Bretagne, 1976 – 12 min), Jeunesses françaises (Stéphan Castang – France, 2010 – 19 min). Les Courts du réel, séance compétition : cinq films en compétition sont présentés cette année… Les Indes galantes (Clément Cogitore – France, 2017 – 6 min), Retour à Genoa City (Benoit Grimalt – France, 2016 – 29 min), Hopptornet (Maximilien Van Aertryck, Axel Danielson– Suède 2016 – 17 min), Ondes noires (Ismaël Joffroy Chandoutis – France, 2017 – 21 min), Retour (Pang-Chuan Huang – France, Taïwan, 2017 – 19 min). Le prix honorifique du meilleur court métrage documentaire 2018 a été décerné à deux films ex-æquo, Les Indes galantes et Retour à Genoa City.

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